TABLE RONDE
POUR UNE NOUVELLE ALLIANCE AVEC LE VIVANT
Le constat est déchirant, nous avons transformé la biosphère en une réserve de ressources à disposition, jusqu’à leur épuisement… un humanisme cloisonné, borné, intéressé, insensibilisé, autocentré, fondant l’exception humaine, nous a-t-il rendu aveugle à notre interdépendance et notre sujétion d’avec la Terre ?
En cause, une altération sans précédent de « nos relations au vivant », un dessèchement de notre rapport à la biosphère, une coupure ; « un appauvrissement de ce que pouvons sentir, percevoir, comprendre et tisser à l’égard du vivant » nous dit Baptiste Morizot, qui a ouvert la vanne à la « frénésie extractiviste et financiarisée de l’économie politique dominante » .Reniée, méprisée, exploitée.
Alors comment fixer un nouveau cap pour l’humanité, comment recoudre notre lien fil à fil avec le vivant, recouvrer notre « panimalité », pour changer de modèle ?
Peut-être en commençant par refuser de nous conformer à la fiction actuelle. En élaborant de nouveaux récits, si puissants qu’ils seraient capables de provoquer la bascule culturelle et politique nécessaire ?
En ré-ensauvageant nos territoires pour que la biodiversité se régénère à l’abri de toute emprise humaine ?
Ce serait comprendre le bien commun : aux humains et autres qu’humains ; une manière d’agir pour le bien de la communauté inséparable des vivants, dont les humains sont membres.
Cinq voix pour renouer une nouvelle alliance avec le vivant.
Cinq voix pour ré-ensauvager nos esprits engourdis, pour faire bouger les lignes, pour refonder notre rapport au monde comme condition au changement radical de modèle de société, avec cette idée puissante qu’au fond nous, humains, ne sommes pas que des puissances de mort. Nous sommes aussi le vivant qui se défend.
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