Please

C’est à l’aube des années 2010 que Louis. Dylan et Aristide profitent d’une soirée organisée par leur collège pour maltraiter de bon cœur les tubes ultra-pop que sont « Sympathy For The Devil » et « Heu Joe », devant un parterre de pré-adolescents indignés. Un épisode traumatique qui les décide à ne jamais abandonner leur passion pour une vie confortable.

Finalement rattrapés par le système, ils piétinent cette promesse quelques années plus tard en intégrant chacun une grande école menant ainsi des études mornes loin des excès de sexe de drogues et de rock n’roll auxquels ils aspirent pourtant depuis leur tendre enfance.

L’histoire aurait pu s’arrêter là si le destin ne les avait pas réunis à nouveau en 2019, lorsqu’un chanteur trop timide pour affronter le public ô combien exigeant du Supersonic les prie d’assurer le concert à leur place. Galvanisés par cet évènement aux apparences insignifiant, ils enterrent définitivement leurs ambitions matérialistes et sortent l’année suivante un premier EP qui met le songwriting à l’honneur, dessinant les bases d’un son au confluent des percées instrumentales de Todd Rundoren et de l’énergie rock de Supergrass.

Entièrement produit par ses membres, leur nouvel EP prévu pour le 7 avril 2023 rassemble toutes les facettes d’un groupe baigné dans la pop des années 70: de l’ultra-vitaminé « It’s Only A Band » à la ballade « Kind Of Morning » dont la grandiloquence semble complètement assumée, chaque morceau est porté par une étonnante puissance vocale et exprime l’esprit maximaliste d’un groupe qui se joue des tendances.

Les arrangements généreux analogiques et résolument live que l’on retrouve sur l’ensemble de ce six-titres sont une véritable déclaration portée aux amoureux des disques pressés et leur fait voir un monde où Harry Styles serait un membre de Fleetwood Mac.