SAMEDI 8 SEPTEMBRE

DARWIN / CASERNE NIEL
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RÉMI BEAU

CONFÉRENCE 1 : A L’AGE DE L’ANTHROPOCÈNE, L’HOMME PEUT-IL VIVRE EN HARMONIE AVEC LA NATURE ?

Rémi Beau est docteur en philosophie de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses domaines de recherche sont l’éthique environnementale et l’écologie politique. Il s’intéresse en particulier à nos relations avec la nature proche qu’il aborde sous l’angle d’une pensée de l’ordinaire. Il a publié en 2017, Éthique de la nature ordinaire aux Publications de la Sorbonne et co-dirigé avec Catherine Larrère en 2018 l’ouvrage collectif Penser l’Anthropocène aux Presses de Sciences Po.

Éthique de la nature ordinaire. Recherches philosophiques dans les champs, les friches et les jardins (2017): Faut-il que la nature soit vierge ou intacte pour se voir reconnaître une valeur ? C’est l’idée que les premières philosophies environnementales, apparues dans les années 1970 et centrées sur la nature sauvage ou la notion de wilderness, semblaient conforter. Dépassant cette approche dualiste opposant préservationnistes et modernistes, l’auteur explore une voie médiane : contre l’idée que la nature résiderait seulement dans quelques lieux remarquables, il propose d’appréhender la gamme différenciée de nos rapports à la nature quotidienne. Car il y a bien de la nature dans les sociétés humaines et, en regard, nous faisons société avec elle.

Penser l’Anthropocène (2018), avec Catherine Larrère:

L’Anthropocène a fait une entrée tonitruante dans la pensée contemporaine. Pour la première fois dans l’histoire de la planète, une époque géologique serait définie par l’action d’une espèce : l’espèce humaine. Mais que l’on isole l’humanité en tant qu’acteur unique ou que l’on pointe le rôle récent de la révolution industrielle, c’est toujours une vision occidentale que l’on adopte pour décrire le basculement annoncé, au risque de tenir à l’écart le reste du monde, humain et non humain. Issu d’un colloque organisé par Philippe Descola et Catherine Larrère au Collège de France, à l’initiative de la Fondation de l’écologie politique, cet ouvrage réunit les contributions de chercheurs d’horizons multiples sur un sujet qui par définition traverse toutes les disciplines. Sans négliger les controverses entre géologues, il prend le parti de la pluralité des récits anthropocéniques, en privilégiant le point de vue des peuples sur un changement qu’ils subissent et que l’on nomme à leur place, et en tenant compte de la dimension sociale, genrée et inégalitaire de la question climatique. Ouvrant la réflexion à d’autres manières d’habiter la terre, aussi improbables paraissent-elles, il montre que l’avenir n’est pas que le prolongement linéaire du présent.

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