Climat, migrations et les frontières de notre humanité

Samedi 16 septembre / 11h45 – 12h15

Il n’y a pas en France de politique d’asile et d’immigration, mais plutôt une politique restrictive qui permet la déshumanisation des migrants. Elle trouve son origine dans un impensé politique : celui du droit à la mobilité. Collectivement, nous restons largement prisonniers du ‘paradigme de l’immobilité’ : nous ne sortons pas de l’idée que dans un monde idéal, chacun resterait chez soi, et les migrations n’existeraient pas. Cela nous amène à voir les migrations comme un problème à résoudre, ou une crise à gérer. Et dans cette conception des choses, les migrations sont évidemment une anomie politique. Comment s’étonner alors que la logique soit d’accueillir le moins de gens possible, dans les plus mauvaises conditions possibles ? Pourquoi ne pas encourager, comme au cours des Conférences des parties, l’utilisation de la migration comme une solution d’adaptation ?

Des politiques de coopération migratoire avancées existent déjà, notamment en Afrique. A l’aune de l’anthropocène, il faudrait plutôt désormais pouvoir s’interroger sur les conditions des migrations : est-elle choisie et planifiée ou est-ce une migration forcée, brutale ? Est-ce que les gens vont pouvoir choisir quand ils partent, dans quelles conditions, et vers quelle destination ?  Comment dépasser la crispation des frontières nationales quand on parle d’humanité ?

BUSY-P

INVITÉ.ES