Écologie pirate et quartiers populaires

Samedi 16 septembre / 14h30 – 15h00

Il manque aujourd’hui en Europe, d’un projet écologiste capable de résister aux politiques d’étouffement, dans un monde de plus en plus irrespirable.

Car des populations particulièrement délaissées de l’écologie souhaitent aussi pouvoir respirer : les habitants des quartiers populaires. Pollutions atmosphériques et déchetteries s’y épandent sans souci de la santé des résidents, tandis que la violence policière s’y abat particulièrement sur les jeunes hommes noirs et arabes qui y vivent. Le territoire est plombant, étouffant ; tout semble fait pour que ceux-ci ne s’y sentent pas chez eux. Et alors, pourquoi vouloir défendre une terre où l’on ne se sent pas chez soi ? On ne peut mener un projet écologiste sans mener en même temps un projet antiraciste : le racisme et le rapport colonial au monde participent de la dévastation du vivant.

C’est ce système inégalitaire et injuste, basé sur des rapports de dominations et d’oppressions, qu’il faut pouvoir démanteler, pour que chacun ait droit de respirer, de vivre, dans son quartier, dans son territoire. Pour protéger la terre, il faut que ceux qui l’habitent acquièrent un pouvoir politique, un ancrage territorial, un rapport presque affectif à la Terre, dans les quartiers populaires comme ailleurs. Bagnolet ou Nanterre ne sont-elles pas autant des terres à habiter que les Deux-Sèvres ?

Alors, comment mieux respirer, mieux se nourrir, être libres de circuler ? Comment casse-t-on les murs, comment ouvre-t-on les horizons des quartiers, qui n’ont jamais été autant bétonnés, emmurés ?

Politologue, cofondatrice du Front de Mères, auteure de La Puissance des mères, Fatima Ouassak présente un projet d’écologie se donnant comme horizon à la fois la libération des terres, la libération animale et l’égale dignité humaine : un projet d’écologie pirate.

BUSY-P

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