Panthea Kian de Femmes Vie Liberté

Samedi 16 septembre / 16h45 – 17h00

Pour danser dans la rue, pour la peur d’un baiser, pour ma sœur, ta sœur, nos sœurs… » Shervin Hajipour dans « Baraye »

“La République islamique est morte, et ils le savent. Les femmes ont commencé à pousser ce gros cadavre puant, et elles ont été rejointes par les hommes : c’est la beauté [de cette révolution]. On ne sait pas combien de temps cela va prendre, mais c’est fini pour [les mollahs] et ils le savent. J’en suis convaincue.”
Marjane Satrapi

 D’où vient le mouvement insurrectionnel Femme Vie Liberté, qui fait étinceler la jeunesse iranienne depuis septembre dernier ?

Unique dans son genre, ce soulèvement prend pourtant racines dans la longue histoire des luttes sociales et politiques des Iraniennes pour leurs droits, le progrès social et la modernisation de leurs institutions depuis la fin du 19e siècle dans un pays resté très traditionnaliste et sous influence des religieux rétrogrades. Ces luttes sans relâches des femmes instruites et socialement actives pour la liberté, l’égalité des droits et le progrès social,et même la lutte pour le vivant, loin de se laisser écraser par la répression du nouveau régime Islamiste au pouvoir depuis 1979, s’étendra aux femmes de toutes les couches sociales et atteindra même les femmes des milieux traditionnalistes et conservateurs.

Le combat des femmes contre les lois ségrégationnistes inspirées de la charia qui codifie à la fois les aspects publics et privés de la vie de tous et surtout de toutes, dépasse désormais le seul composant féminin de la société. De plus en plus d’hommes se solidarisent ainsi avec les manifestations de désobéissances féminines. Cette effervescence de luttes féministes contre le port obligatoire du hijab et le rejet de tous les aspects de l’apartheid sexuel constitue une lame de fond dans une société basculée dans une pauvreté généralisée par l’incapacité du pouvoir en place, et où  ouvriers, enseignants, étudiants, employés et retraités, sont en lutte permanente pour le droit à vivre dignement.

C’est dans une telle poudrière sociale et politique que la jeune Kurde iranienne, MahsaJina, en visite à Téhéran avait été battue à mort par la Police des mœurs : un événement tragique qui déclenchera une révolte populaire de grand ampleur au quatre coins du pays. C’est le départ d’un processus révolutionnaire qui malgré sa répression sanglante se reconfigure mais continue de transformer en profondeur la société et les rapports de forces pouvoir entre le pouvoir et la population, jusqu’au jour où toutes ces luttes se convergent en une seule et grande révolution émancipatrice contre ce régime totalitaire et meurtrier.

BUSY-P

INVITÉ.ES